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La Tribune Libre de la Vaunage
27 juin 2012

Derrière le Smic - Sans surprises !

Derrière le SMIC (www.lepartidegauche.fr/)
Mardi 26 Juin 2012

Une hausse de salaires de 12 %. C’est en moyenne celle dont ont bénéficié cette année les grands banquiers américains et européens. Comment ne pas voir que l’évolution des salaires est l’expression d’un rapport de forces ! Aucune loi économique implacable n’impose donc au gouvernement Ayrault de mégoter sur la hausse du SMIC. Elle ne dépassera pas 5 % disait-il avant les élections législatives. Sitôt le scrutin passé, on apprend que le SMIC pourrait n’augmenter que de la moitié de ce chiffre. Cela ferait moins de 30 euros par mois pour un smicard (le plus souvent une smicarde) à temps plein. De toute façon c’est aux partenaires sociaux d’en discuter, ce qui sera fait lors du sommet social de juin avait aussi expliqué le candidat François Hollande en réponse à la proposition du Front de Gauche de porter le SMIC à 1 700 euros bruts. Finalement l’annonce sera faite sans concertation. C’est logique puisque le montant du SMIC est une prérogative gouvernementale comme nous l’avons maintes fois expliqué. Cela l’est aussi car les syndicats de salariés n’auraient jamais accepté de cosigner une progression aussi minime. Souvenons-nous qu’une fois élu même le RPR Jacques Chirac avait augmenté le SMIC de 4 % !

Si le salaire exprime un rapport de forces cela signifie donc que la victoire du PS aux législatives n’a pas suffi pour renverser celui-ci en faveur des salariés. Pour qu’il en soit autrement, il faudrait que le nouveau gouvernement se donne les moyens d’affronter efficacement la finance. La rigueur salariale fait en effet partie des critères économiques imposés par le capital financier, notamment à travers la coordination des politiques économiques européennes, quand bien même l’objectif de celles-ci n’était au départ que la réduction des dépenses publiques. Il faudrait donc que le pouvoir politique reprenne le pas sur la finance. C’est possible en établissant un contrôle démocratique de la banque centrale. Ce serait l’arme fatale. Car toutes les banques privées dépendent de la banque centrale et aucun spéculateur ne peut lui résister dans la mesure où elle dispose de liquidités par nature illimitées puisqu’elle peut émettre souverainement de la monnaie. Pour y parvenir et nous libérer ainsi du joug de la finance, il faudrait assumer sans mollir une confrontation avec Merkel mais aussi, avec les sociaux-démocrates allemands qui soutiennent l’indépendance de la BCE, cette disposition imbécile des traités européens. De tout cela François Hollande n’a pas voulu. Il avait prévenu le pays donc il n’y a pas de surprise. Il risque en revanche d’y en avoir en grand nombre lorsque la majorité de nos concitoyens constateront les conséquences concrètes de ce choix initial.

Parmi celles-ci se trouvent les politiques d’austérité qui se préparent pour la rentrée. Un séminaire gouvernemental s’est tenu ce lundi. Vu les délais de sa préparation on se doute que les mesures d’économie qu’il a discutées était dans les tuyaux avant même que les nouveaux ministres ne prennent possession des lieux. Dès lors il ne faudra pas s’étonner de retrouver dans les mesures bientôt mises en œuvre des éléments de continuité avec la politique du précédent gouvernement. Le détail devra être scruté. Quelle traduction concrète par exemple à cette phrase du communiqué final : « Les dépenses sociales seront maîtrisées ». Dès la semaine dernière j’écrivais que le moteur de la nouvelle période serait la contradiction entre l’attente de changement exprimée dans les urnes et la politique qui découle de ce cadre institutionnel inchangé. Nous voilà sans tarder dans le dur.

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